OUSSAMA MELLOULI
La Tunisie n’avait dans son histoire gagné qu’une seule médaille d’or olympique avec Mohammed Gammoudi vainqueur du 5000 m des Jeux de Mexico. C’était 1968, un autre siècle et personne ne pouvait penser qu’en 2008, à Pékin, on allait trouver un autre Tunisien pour succéder à cet extraordinaire athlète. Au pays, on pensait bien que le nageur Oussama Mellouli avait la possibilité de gagner une médaille mais dès le début de la compétition on devient plus septique car il finit 5e de la finale du 400 mètres nage libre (3’43’’45) et 8e en séries du 200 mètres nage libre (1’47’’97).
Pourtant le 17 août, il remporte à la surprise générale la médaille d’or du 1 500 mètres nage libre avec un temps de 14’40’’84 devant l’Australien Grant Hackett le grand favori et le Canadien Ryan Cochrane. Mellouli à l’occasion établit un nouveau record d’Afrique et … succède à Gammoudi au palmarès des JO. C’est déjà la troisième expérience olympique de celui qui sera surnommé plus tard le « torpille tunisienne » car à 16 ans sa première tentative est loin d’être concluante pour lui car il doit se contenter de la 43e place sur 400 m (4’41’’97). Et surtout car il n’a que deux concurrents derrière lui et reste à plus de trente secondes de l’Américain Tom Dolan le vainqueur de l’épreuve. Mais Oussama apprend, apprend toujours au sens propre comme au sens figuré puisque détenteur d’un baccalauréat en France il va aux Etats-Unis obtenir un master en informatique à l’Université à l’Université de Californie du Sud de Los Angeles et exerce depuis la profession d’ingénieur en Informatique et nage pour l’équipe universitaires des Trojans d’USC.
Diplômé il n’a plus qu’à penser à la natation et après son succès à Pékin, il va doubler la mise à Londres en devenant champion olympique du 10 km en eaux vives faisant de lui le premier nageur de l’histoire champion olympique en et en dehors de la piscine. Il y ajoute une médaille de bronze sur 1500 m. Moins performant à Rio en 2016 il aura la joie, comme il l’avait déjà fait en 2012, de porter le drapeau tunisien lors de la cérémonie d’ouverture. Durant sa carrière il a également participé à sept championnats du monde (quatre en grand bassin, trois en petit bassin) et il va remporter quinze médailles dont quatre titres.
On ne compte plus ses victoires en Coupe du monde, aux championnats d’Afrique, aux Jeux d’Afrique mais c’est aux Jeux Méditerranéens qu’il donne sa pleine mesure puisqu’il participe aux quatre éditions organisées durant sa carrière. De 2001 à 2013 il a participé à quatre éditions, participé à quatorze courses et remporté… quatorze médailles. A Tunis (2001), il gagne l’argent sur 400 m quatre nages. A Alméria (2005) il s’impose à trois reprises sur 200 m quatre nages, sur 400 m quatre nages et sur 800 m.
Quatre ans plus tard à Pescara (2009) il gagne cinq titres sur 200 et 400 m nage libre, sur 200 m et 400 m quatre nages et sur 1500 m. Enfin à Mersin (2013) il participe a exactement aux mêmes épreuves remporte le 400 m quatre nages et le 1500 m et gagne l’argent dans les trois autres courses. Sans conteste le plus grand nageur de l’histoire de la Tunisie.